2500km en Mazda MX-5 Sélection !
Nous avions déjà partagé nos sensations à propos du roadster dans les numéros 47 et 56 pour les versions 2.0 et 2.0 RF, cette fois-ci c’est dans sa finition Sélection Pack sport que nous en avons pris le volant et pour pas moins de 2500km !
Alors que nous apporte cette finition Sélection Pack sport ? En plus de l’équipement disponible sur les Dynamique et Elégance, la Sélection Pack sport nous offre quelques friandises de haute volée propices à l’évasion sur les routes sinueuses comme nous le verrons plus tard. Parmi elles, des sièges chauffants Recaro en Alcantara abritant un excellent système audio Bose, l’aide au stationnement arrière, un système d’alerte de véhicule en approche et des jantes alliage de 17 pouces exclusives dites "Bright Dark". C’est tout ? Pas vraiment… Ajoutez à ce cocktail des phares directionnels adaptatifs dont les feux de routes sont gérés automatiquement mais aussi et surtout un set de suspensions Sport Bilstein et un différentiel à glissement limité… Le ton est donné !
Moteur
Sous le capot ? Pour vous rafraîchir la mémoire, nous avons affaire au 2L SKYACTIV-G ou PE-VPS, un moteur longue course (83,5 mm x 91,2 mm) à injection directe doté d’une distribution à calage variable pour l’admission de 160ch à 6000tr/min et 200Nm de couple à 4600tr/min logé en position centrale avant. En guise de transmission nous retrouvons la même SKYACTIV-G que la version 1,5L. Oui, les mêmes rapports qui suffisaient à animer les 131ch se chargent aussi de transmettre la puissance aux roues arrière du 2 litres ! A titre de comparaison, cette boîte de vitesse et pont dispose des mêmes rapports de démultiplication que la transmission d’une GT86 accusant pourtant plus de 200kg d’embonpoint supplémentaire et un couple max similaire perché 2000tr plus haut que sur notre roadster ! Afin de profiter au mieux de cette mécanique prometteuse, le pont arrière se voit doté d’un différentiel à glissement limité.
Châssis
Petite piqûre de rappel sur les ND, nous retrouvons comme c’était le cas sur les précédentes MX-5 la désormais légendaire architecture dite PPF (Power Plant Frame) remise au goût du jour, une double triangulation pour l’avant et une suspension multibras pour l’arrière. L’utilisation massive d’alliage d’aluminium dans les pièces de trains roulants ainsi que la création d’un tout nouveau berceau arrière auront contribués à l’économie de pas moins de 100kg par rapport à l’ancienne génération ! Ce qui par effet domino, aura permis au constructeur de diminuer la taille des freins (280mm av/ar contre 290mm av précédemment) et donc de perdre davantage de poids sur les masses non suspendues en plus d’un retour à l’entraxe 4x100, comme c’était le cas sur les deux premières générations ! Notre finition Sélection se targue quant à elle d’amortisseurs Bilstein exclusifs permettant aux Bridgestone en 205/45R17 un contact optimal avec la route en toutes circonstances.
Au volant !
Notre destination ? La principauté de Monaco ! Timing oblige, la première partie de notre trajet aller s’est faite sur autoroute jusqu’à Grenoble où il était temps d’abandonner les trop monotones et onéreux rubans de bitume au profit des routes de cols bien plus esthétiques et ludiques. Ceci dit la partie payante nous a permis de nous rendre compte de la qualité du système audio Bose intégré aux sièges Recaro, cela ne pouvait mieux tomber pour découvrir l’album d’un de nos artistes préférés fraîchement sorti. Aux vitesses légales (et un peu plus), décapotés, nous avons eu tout le loisir de profiter des moindres détails de production de cet album sans avoir à pousser le son dans ses derniers retranchements. Mais avant cela, en commun avec toutes les autres ND, nous avons pu redécouvrir l’agréable sensation de la pédale d’accélérateur montée au plancher, un détail peut-être, mais ce dernier change tout niveau agrément et confort sur de longues distances. Pour la petite histoire, la NC ayant été la première des MX-5 à offrir un système "bywire" pour l’accélérateur, celle-ci s’est vue offrir bon nombre de kits de conversion aftermarket pour passer la pédale au sol et il semblerait bien que Mazda n’y ait pas été insensible. Chapeau ! Pour le reste, le confort des sièges Recaro est un sans-faute et leur maintien irréprochable s’est avéré être un allié de taille dans l’appréciation du châssis…
La montagne, ça vous gagne !
Les premiers lacets enchaînés entre Grenoble et Gap nous ont permis de nous rendre compte que nous étions bien "à la maison", c'est-à-dire que tout nous rappelle les NA/NB, le maniement du levier de vitesse, la réactivité de la direction mais avec la précision d’un freinage constant en plus. Dans les longues montées, nous sommes surpris par la disponibilité du 2L qui répond présent en toute circonstance ! Pas de temps mort, un tempérament rageur que l’on doit à un poids contenu et à un étagement de boîte parfait. L’ESP enclenché pour les premiers kilomètres nous permet de bien sentir l’auto et de jouer avec ses limites sans nous faire peur pour autant. Les longues courbes en montée s’avèrent être un parfait juge de paix quant à la stabilité du roadster en rythme sportif, alors que les épingles sollicitent le freinage qui n’a jusque-là jamais montré de signe de fatigue. Une fois dans les Hautes-Alpes, les virages se resserrent un peu, mais la circulation plus dense ne nous permet pas d’imprimer le rythme souhaité. Qu’à cela ne tienne, les vocalises du SKYACTIV-G laisseront place à notre playlist et nous nous donnerons tout le loisir de profiter du panorama agressif. Pris par le temps, c’est par l’A51 que nous rejoignons le parc naturel régional du Verdon. Jusque-là nous accusions une consommation moyenne de 7,8L/100km.
Plaisir
La bande son :
Voilà, c’est ici que cette finition Sélection Pack sport aura vraiment pris tout son sens. Nous sommes dans le parc naturel du Verdon, la nuit commence tout doucement à tomber, les nuages se font aussi rares que les badauds et l’ESP est désormais déconnecté. 1ère, 2ème, 3ème, les premiers kilomètres sont ponctués de longues courbes en
banking dans lesquelles nous plaçons le roadster de corde en corde avec une précision intuitive jubilatoire ! Le fameux "Jinba Ittai" s’illustre ici comme jamais, les freinages se font de plus en plus tardifs et la MX-5 continue de nous transmettre les moindres informations émanant de son châssis via les excellents sièges baquet Recaro. Décapoté, les pneumatiques nous communiquent à merveille leurs états d’âme nous indiquant que nous avons encore malgré tout de la marge. A l’approche du lac de Sainte-Croix, les enchaînements se resserrent et mettent en lumière l’incroyable réactivité des phares directionnels adaptatifs (contrairement à la gestion auto des feux de routes). L’éclairage à LED, en fonction du mouvement du volant et de la vitesse du véhicule (entre autres) vous offre une visibilité parfaite à l’endroit où vous poserez le regard, un excellent allié pour les arsouilles nocturnes ! La connaissance de l’auto et la confiance grandissante, nous nous sommes permis d’aller au-delà des limites du roadster… Pas piégeur pour un sou, pour peu que vous ne vous entêtiez pas à entretenir une dérive hasardeuse sur terrain inconnu, vous pourrez sans problème rattraper un travers via un léger contre-braquage. Une gymnastique grisante que vous vous plairez à répéter sans jamais vous lasser… Malgré l’enchaînement de freinages tardifs en descente, à aucun moment nous n’avons ressenti une quelconque sensation de
fading ou déclenché l’ABS. De même pour la température moteur qui n’a jamais bougé de sa plage mini de fonctionnement. Une constance saisissante qui vous donnera la sensation de pouvoir rouler ainsi sans répit jusqu’à ce que le témoin d’essence ne s’allume au milieu de nulle part… Sur ces portions de routes assez irrégulières et vallonnées, l’amortissement Bilstein vous offre une agréable confiance vous permettant d’exploiter la mécanique dans ses derniers retranchements avec une sérénité aussi grisante que gratifiante ! Et il en était de même sur ces mêmes routes mouillées, arpentées sur le retour, vous offrant le luxe de pouvoir entretenir vos glissades volontaires ! C’est comme si la crème des ingénieurs Mazda avait confectionnés la NA ou NB de vos rêves selon vos propres attentes, tout ce que l’on attendait des générations précédentes est inoculé avec réussite dans cette dernière du nom.
Monaco
Dans la Principauté, au milieu des supercars italiennes et allemandes, nous avons pu nous rendre compte du capital sympathie du roadster, certains badauds nous gratifiant même d’un pouce en l’air. Loin d’être ostentatoires, son petit gabarit et son dessin de mini F-Type inspirent plus le côté passionné que frimeur, ce qui n’est pas pour nous déplaire à la rédaction. Pour la petite histoire, nous avons doublé sur autoroute une Abarth 124 Spider en saluant le propriétaire, ce à quoi il nous a répondu avec un enthousiasme certain. Il en était évidemment de même avec les quelques MX-5 croisées sur notre trajet. Pour le reste, la circulation dense de la Principauté en plein week-end de Grand Prix nous a permis de râler à quelques reprises sur la position du joystick de la navigation. En effet, lorsque votre poignet commence à fatiguer à force de passer au point mort pour bénéficier du "Start n Stop", il arrive que vous appuyiez inopinément sur le bouton, vous renvoyant alors de manière aléatoire sur un autre menu de la navigation, radio ou autre. Sinon assurez-vous d’avoir à portée de main (dans le vide-poche de la portière) ce dont vous aurez le plus besoin, car en effet si vous optez pour le rangement central, il vous faudra un talent certain de contorsionniste pour l'atteindre (comme c'était le cas sur les MR2 AW11). Il en est un peu de même pour les
cup holders. N’essayez pas d’attraper votre boisson de la main droite (pour le conducteur), mais bien de la main gauche, ce qui rendra la manœuvre bien plus aisée. Ayant roulé à 95% du temps décapotés, nous vous avouerons que l’aide au stationnement n’a pas été d’une grande utilité mais une fois l'auto couverte, ce dernier sera d'une aide certaine dans les parkings sous-terrains.
Route
Si vous prévoyez de partir pour de très nombreux kilomètres en plein été, vous serez obligé à un moment ou un autre de faire le plein de lave-glace : la contenance du réservoir est aussi modeste que les précédentes éditions, alors à chaque pause anticipez et n’hésitez pas à en faire le plein ! Ce même lave-glace qui, si vous avez le malheur de l'utiliser alors que vous affrontez un vent latéral ou de ¾ avant, ne se gênera pas pour venir vous rafraîchir les idées ! Aussi présent sur la finition Dynamique, l’avertisseur de franchissement de ligne vous épargnera de trop intrusifs "bip" au profit d’une solution bien plus élégante. En effet, il se contentera de baisser le son du haut-parleur côté ligne franchie, en le remplaçant par le bruit d’une bande rugueuse pour un ressenti bien plus naturel et moins stressant : un plus non négligeable sur de longs trajets. S’il y a bien un point sur lequel la MX-5 ne nous aura pas convaincu, c’est sur sa gestion automatique des feux de route. Comme chez beaucoup de constructeurs (y compris le premium Lexus), cette technologie reste presque aléatoire et vous gratifiera de nombreux appels de phares des autres usagers. Le physique très bas du roadster n’aide pas du tout à la tâche, en particulier sur routes nationales où le système aura même allumé les feux de route alors que nous étions juste derrière un SUV, lequel, certainement vexé, n’a pas manqué de partir en trombe comme un poulpe effrayé dans un panache de fumée propre aux diesels reprogrammés. Ceci dit cette option reste heureusement déconnectable et vous aurez tout le loisir d’actionner les phares manuellement. Pour conclure sur les aspects à améliorer, un feeling plus franc type on-off des commandes au volant aurait été un plus appréciable, bien qu'au fil des kilomètres nous nous y sommes faits. Au terme de notre trajet entièrement dédié au plaisir de conduite, notre consommation moyenne s'est arrêtée à 8,1L/100km ce qui reste très raisonnable compte tenu de l'aspect ludique de notre périple !
Cette MX-5 en finition Sélection Pack sport n'est ni plus ni moins que le rêve de tout possesseur de MX-5 toutes générations confondues. Que ce soit du point de vue moteur, châssis, freinage, impossible de prendre à défaut la ND. Cette dernière version du roadster Mazda semble être l'interprétation du plaisir ultime de conduite selon le constructeur de Hiroshima, ou un beau bras d'honneur au tout SUV dont le marché actuel est si friand. A 32 050€ TTC, cela en fait le meilleur rapport prix/plaisir du moment sans concurrence directe. Ah oui, pour les plus courageux d'entre vous, notre interlocuteur chez Mazda nous a confié qu'une version forte de 20ch supplémentaires était sur le point d'être annoncée. Affaire à suivre...
Texte et photos : Georges Champomier
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